Tous les deux mois, nous vous proposons de faire connaissance avec une personnalité liéer à l’orchestre, que ce soit sur scène ou dans la coulisse. Ce mois-ci, plein feu sur Frederik Heirman (trombone).
Depuis quand fais-tu partie du BJO ?
Alos j’avoue ne plus me souvenir exactement de la date. Ça devait être en 2005, lorsque j’ai participé à une série de concerts pour la première fois. C’était une mini-tournée avec Maria Schneider, qui nous a emmenés à Vienne, Zagreb et Gand, si ma mémoire est bonne. Mais j’en garde des souvenirs géniaux.
Quel est ton rôle exact dans l'orchestre ?
Je joue du trombone, et j’occupe généralement le 3e pupitre. Ma tonalité sert de lien entre la section des basses (trombone basse, sax baryton et contrebasse) et les voix des trois trombones ténor. Ma tessiture se situe donc plus bas que celle des ténor. Mais il arrive également que nous jouions les mêmes lignes mélodiques.
C’est souvent difficile, pour le public, de percevoir la sonorité exacte du 3e trombone. Mais c’est pas grave : c’est justement l’objectif. Alors, oui, il y a des moments où le 3e trombone est mis en avant, notamment pour des solos, mais la plupart du temps je suis entièrement au service du lead trombone, en soutien.
Comment et pourquoi as-tu choisi ton instrument / ton rôle dans l'orchestre ?
Le trombone n’est pas mon premier instrument. Enfant, j’ai joué de la trompette durant six ans. Mais je trouvais l’instrument frustrant, et on m’a alors conseillé de me diriger vers un instrument à plus grande embouchure.C’est ainsi que j’ai commencé à jouer de l’euphonium et du trombone. Et ça a directement cliqué avec le trombone. Mais bon, ce ne fut pas sans mal, il m’a fallu travailler dur. Par contre, j’ai vite remarqué que j’arrivais mieux à m’exprimer grâce au trombone.
Que fait-tu quand tu ne joues pas avec le BJO ?
Je joue avec Lady Linn, et avec des formations comme Olla Vogala ou le Lara Rosseel Octet. J’ai également une série de jobs sporadiques en free-lance.
Quel est le projet, cette saison, qui te motive le plus ?
Les concerts qu’on a faits avec Bert Joris. Mais aussi avec Enrico Pieranunzi, Philip Catherine, Maria Schneider…
Quel est ton meilleur souvenir avec le BJO ?
C’est une question difficile. Ce n’est pas tant une anecdote précise qu’un sentiment qui m’envahit parfois pendant que nous jouons. Ces petits moments magiques où, malgré la complexité de la musique que nous interprétons, tout colle parfaitement , tout semble en place et logique, sans devoir réfléchir. Ces moments me provoquent immanquablement la chair de poule.
"Ce n’est pas tant une anecdote précise qu’un sentiment qui m’envahit parfois pendant que nous jouons. Ces petits moments magiques où, malgré la complexité de la musique que nous interprétons, tout colle parfaitement , tout semble en place et logique, sans devoir réfléchir." - Frederik Heirman.
D’où vient ton amour du jazz ?
Le mot JAZZ a d’abord été pour moi associé au travail. Et c’est vraiment en le pratiquant que j’en suis devenu un amateur attentif et curieux. Je crois que mon amour du jazz tient essentiellement au fait que cette musique m’a permis de trouver ma propre voix, à la fois comme instrumentiste et comme improvisateur.
Quel CD/disque en streaming/émission de radio écoutes-tu en particulier pour l'instant ?
Berlioz: Symphonie Fantastique. Mel Tormé: New York State of Mind. Foo Fighters: Run. …
Qui rêves-tu de convier à jouer avec le BJO et pourquoi ?
Je pense à un accordéoniste comme Philippe Thuriot, j’adorerais qu’on travaille avec lui. Le mélange entre la tonalité de son accordéon et celle de l’orchestre serait fantastique. Et son jeu me transcende réellement.