Tous les deux mois, nous vous proposons de faire connaissance avec une personnalité liéer à l’orchestre, que ce soit sur scène ou dans la coulisse. Ce mois-ci, plein feu sur Betty Vanlangendonck (responsable presse et communication).
Depuis quand travailles-tu pour le BJO ?
J’ai démarré en août 2019. Je me souviens d’avoir vu passer l’offre d’emploi et de m’être dit “Ah ça, c’est un job qui a l’air vraiment cool”. A l’époque, je terminais un voyage en Russie avec mon compagnon. Ce ne fut pas une mince affaire que de participer aux entretiens d’embauche à distance, mais l’équipe du BJO a été super flexible et j’ai pu planifier les diverses étapes entre plusieurs voyages prévus sur le Transsibérien. Et finalement, lors d’une conversation par Skype, dans une toute petite chambre d’hôtel à Saint-Pétersbourg, Koen (le directeur administratif du BJO) m’a annoncé que j’avais le job. Je suis passée d’une incrédulité profonde à une joie intense en quelques instants.
Quel est ton rôle exact dans l'orchestre ?
En tant que responsable presse et communication, mon job est de partager avec le reste du monde tout ce qui concerne le Brussels Jazz Orchestra. C’est assez large en fait : ça va de la rédaction de communiqués de presse jusqu’à des posts sur Facebook ou Instagram, en passant par l’écriture des textes qui décrivent nos différents projets, des clips pour le web, la coordination des travaux d’impression, la maintenance du site, les contacts presse ou l’envoi de la newsletter. Ce qui, dans le cas présent, confine à la schizophrénie, puisque je me suis posé ces questions à moi-même !
Comment et pourquoi as-tu choisi ton instrument / ton rôle dans l'orchestre ?
Après un diplôme en études théâtrales à l’Université de Gand, je me suis lentement dirigée vers le monde de la communication. Ce qui m’a certes éloignée de ma formation de base mais en même temps enrichie, car le sujet est vaste. J’écris facilement, je suis assez créative, j’adore la musique, le cinéma et la littérature.
Depuis que je travaille au BJO, la fonction a clairement évolué. Le Covid a notamment renforcé l’importance d’une présence en ligne du BJO, et j’ai passé pas mal de temps sur des vidéos qui ont été diffusées sur diverses plateformes. Mais malgré tous ces projets en ligne, je crois que la musique n’est jamais aussi magique que lorsqu’elle est vécue en live, en concert. Pour bien communiquer sur le sujet, il faut aller au concert, ressentir le profond amour du jazz de la part des musiciens et, surtout, profiter de cette atmosphère unique.
Par ailleurs, Koen, Frank et le conseil d’administration m’ont donné la possibilité d’expérimenter de nouvelles choses et de prendre des initiatives. Bref, c’est génial et je m’amuse.
Que fait-tu quand tu ne travaille pas pour le BJO ?
Mon job au BJO est un temps partiel. Depuis septembre, je travaille également comme responsable presse et communication free-lance pour le Brussels Jazz Weekend. C’est une chouette manière de combiner les points de vue puisque je travaille à la fois pour un orchestre et un festival. Avant cela, j’ai fait diverses missions de relations publiques dans le domaine des arts plastiques.
Parallèlement, j’adore aller faire des lectures pour les enfants dans mon quartier (c’est du bénévolat) et j’ai encore parfois quelques missions ponctuelles. Ainsi, il y a quelques mois, j’ai réalisé des illustrations pour un plateforme d’art plastique contemporain (kunst-zetter), situé dans le Limbourg.
Quel est le projet, cette saison, qui te motive le plus ?
J’attends avec impatience la première de Night 352. Nous allons bientôt publier toute une série de clips autour de ce projet. Pour l’occasion, j’ai eu la chance d’aller rendre visite à Osama Absulrasol, qui est compositeur et qui joue du qanun. C’était passionnant de découvrir les différentes strates de ce projet. Ce n’est pas seulement une réinterprétation de l’histoire tirée des Mille et Une Nuits, mais c’est aussi pour Osama une manière d’aborder des thèmes universels, notamment les racines qui relient chaque individu à un lieu, à une famille, à une histoire…
Pour les représentations de Night 352, les compositions d’Osama Absulrasol seront enrichies de la voix de la chanteuse Jahida Wehbe ainsi que de la puissance sonore du BJO. Ça va être fantastique.
« Outre ce meilleur souvenir avec le BJO, je dois parfois me pincer, pendant un concert, en me disant “Et c’est vraiment ça, mon job ? Trop bien !”. C’est entre autres pour cela que je pense qu'il est important que le secteur culturel reste ouvert, même en ces temps incertains. Nous savons maintenant que tout peut se dérouler en toute sécurité et que l'art est indispensable dans nos sociétés.»
Quel est ton meilleur souvenir avec le BJO ?
Le dernier concert du BJO avant le premier confinement en 2020. Je ne suis d’ailleurs pas la seule, au BJO à avoir choisi comme moment préféré ce double concert en compagnie de Jazz at Lincoln Center Orchestra, sous la direction de Wynton Marsalis. Ces quelques jours passés à Bozar ont été très intenses : il y avait toujours quelque chose à communiquer, tous les journalistes voulaient des interviews et les musiciens étaient entièrement imprégnés de la frénésie et de l’enthousiasme qui ont traversé ces journées. Personnellement, je n’oublierai jamais le fait que Wynton Marsalis himself a déplacé une chaise pour me faire de la place lors du lunch. C‘est non seulement un gentleman mais aussi un monsieur extrêmement chaleureux et un conteur né. Ce double concert a vraiment été impressionnant.
Outre ce souvenir, je dois parfois me pincer, pendant un concert, en me disant “Et c’est vraiment ça, mon job ? Trop bien !”. C’est entre autres pour cela que je pense qu'il est important que le secteur culturel reste ouvert, même en ces temps incertains. Nous savons maintenant que tout peut se dérouler en toute sécurité et que l'art est indispensable dans nos sociétés.
Quel CD/disque en streaming/émission de radio écoutes-tu en particulier pour l'instant ?
Mes goûts musicaux sont très éclectiques. Grâce à mon job au BJO, j’ai beaucoup creusé ma culture jazz. Les 5 derniers morceaux que j’ai écoutés sur Spotify : Nothing Really Ends de dEUS, Kop Zonder Kip de Don Kapot, Wrong Side Of The Road de A Murder in Mississippi, Exile de Taylor Swift & Bon Iver et enfin String Positive de Michel Herr.
Qui rêves-tu de convier à jouer avec le BJO et pourquoi ?
Nick Cave et Warren Ellis. Je n’ai aucune idée de la faisabilité d’un tel projet, mais j’en serais transportée de joie. L’un et l’autre ont d’ailleurs des connections avec le jazz. Warren Ellis vient d’écrire un livre sur le chewing-gum de Nina Simone qu’il a conservé durant 20 ans : ce fut pour lui une sorte de talisman, de pierre angulaire de sa carrière musicale. Ce serait fantastique si le BJO pouvait faire partie du parcours de Nick Cave et Warren Ellis. Bon, il est permis de rêver, hein !