Tous les deux mois, nous vous proposerons dorénavant de faire la connaissance d'une personnnalité liée à l'orchestre, qu'elle soit sur scène ou en coulisses. Aujourd'hui c'est Bo Van der Werf (baryton sax, clarinette basse).
Depuis quand fais-tu partie du BJO ?
Depuis le premier concert !
Quel est ton rôle exact dans l'orchestre ?
Ensemble avec le trombone basse, la basse et la main gauche du piano, nous faisons vibrer les tessituress graves de l'orchestre.
Comment et pourquoi as-tu choisi ton instrument / ton rôle dans l'orchestre ?
Je devais avoir 11-12 ans, un jour en fouillant dans le grenier de ma grand-mère, je suis tombé sur le saxophone de mon grand-père. Je ne savais pas qu'il avait été musicien, ne l'ayant jamais connu. Voyant ma curiosité, ma grand-mère m'a donné le saxophone, mais ce n'est qu'à partir de 18 ans que j'ai commancé à vraiment travailler sérieusement l'instrument.
Pour préparer l'examen d'entrée au conservatoire de Hilversum, j'ai suivi des cours pendant un an au jazz Studio d'Anvers, les professeurs de saxophone étaient Frank Vaganée et Ton Van de Geijn. Ton jouait du baryton, et les timbres, la tessiture et les vibrations qui émanaient de cet instrument m'ont interpellé et donné envie de l'explorer en profondeur.
Que fait-tu quand tu ne joues pas avec le BJO ?
J'ai la chance de jouer dans de nombreux groupes basés en Belgique et à Paris, des projets très différents. Je donne quelques cours au conservatoire d'Anvers et à la Luca School of Arts à Leuven, et je termine un doctorat à la KUL, il s'agit d'une recherche sur l'utilisation des langages mélodiques et harmoniques de Messiaen dans la musique improvisée. Mais je suis surtout papa à temps plein !
"Ton Van de Geijn jouait du baryton, et les timbres, la tessiture et les vibrations qui émanaient de cet instrument m'ont interpellé et donné envie de l'explorer un profondeur." - Bo Van der Werf.
Quel est ton meilleur souvenir avec le BJO ?
Les séries de concerts à New York avec Kenny Werner.
Quel CD/disque en streaming/émission de radio écoutes-tu en particulier pour l'instant ?
Cette semaine, j'ai beaucoup écouté Django Bates, les oeuvres vocales de Ligeti et Gérard Pesson (compositeur français). Un ami m'a fait découvrir il y a quelques jours un compositeur hongrois fascinant que je ne connaissais pas: Sandor Veress. Depuis je l'écoute non-stop.
Qui rêves-tu de convier à jouer avec le BJO et pourquoi ?
J'aime quand les musiciens invités font décoller l'orchestre, comme ça a été le cas avec Ambrose Akinmusire, Dave Liebman, Kenny Werner, Maria Schneider,... Il se passe aussi toujours quelque chose de très spécial quand on joue avec Bert Joris. Mais si je peux rêver, alors je proposerais un projet avec Greg Osby et Gary Thomas arrangé par Kenny Werner ! Mais je crains que ça n'intéresse aucun organisateur.
Comment vis-tu, comme musicien, cette période particulière du Covid 19 ?
La plupart des grand sociologues, penseurs et philosophes d'aujourd'hui sont d'accord sur une chose : le COVID nous oblige tous à changer de paradigme et à devenir plus empathique. Et comme beaucoup d'autres secteurs, la musique va elle aussi devoir se réinventer et repenser son modus operandi.