Meet & Greet avec Kurt Van Herck

08 sep 2020

Tous les deux mois, nous vous proposerons dorénavant de faire la connaissance d'une personnnalité liée à l'orchestre, qu'elle soit sur scène ou en coulisses. Aujourd'hui c'est Kurt Van Herck (sax ténor, clarinette, flûte traversière).

Depuis quand fais-tu partie du BJO ?

Ça fait 26 ans que je joue avec l’orchestre (mais toujours pas de monument commémoratif, par contre).

Quel est ton rôle exact dans l'orchestre ?

Essentiellement du sax ténor, et parfois de la clarniette ou de la flûte traversière. J’ai essayé un jour d’actionner une machine à faire de la fumée, mais ça n’a pas été un grand succès. Et sinon, mon rôle c’est d’ennuyer la section des cuivres (qui sont installés derrière moi).

Comment et pourquoi as-tu choisi ton instrument / ton rôle dans l'orchestre ?

Très honnêtement, c’est ma mère qui a choisi à ma place. Ça aurait pu être pire, imaginez qu’elle ait choisi le trombone… Plus sérieusement, le pupitre de sax ténor est l’un des plus agréables qui soit,  on a toujours besoin d’un solo de sax ténor dans un big band !

Que fait-tu quand tu ne joues pas avec le BJO ?

Essayer d’élever mes enfants me prend un certain temps. Sinon, je donne cours au Conservatoire d’Anvers. Et j’ai récemment démarré Cinema Paradiso, un trio avec Willem Heylen (guitare et effets) et Eric Thielemans (batterie & percussions). Notre deuxième album sort cet automne : Cinema Paradiso volume II. Avec Jozef Dumoulin comme soliste invité.

Quel est le projet, cette saison, qui te motive le plus ?

Les plans pour les mois à venir sont encore un peu incertains. Mais juste avant le lockdown, j’ai adoré le concert avec Jazz at Lincoln Center Orchestra sous la direction de Wynton Marsalis. C’était magique. Quelle chaleur, quelle humanité, quelle musicalité !

Quel est ton meilleur souvenir avec le BJO ?

Après 26 ans au sein de l’orchestre, c’est compliqué d’isoler UN moment. Je citerai le concert à Lichfield (USA) avec Kenny Werner, le souvenir d’une splendide ballade écrite par Frank et un jeu fantastique de l’orchestre, de la première à la dernière note. J’ai également vécu quelques moments inoubliables lors de la tournée avec Maria Schneider. Et enfin, j’ai un attachement particulier pour la musique de Bert Joris, qui écrit vraiment POUR notre orchestre.

"Juste avant le lockdown, j'ai adoré le concert avec le Jazz at Lincoln Center Orchestra sous la direction de Wynton Marsalis. C'était magique. Quelle chaleur, quelle humanité, quelle musicalité !" - Kurt Van Herck.

Quel CD/disque en streaming/émission de radio écoutes-tu en particulier pour l'instant ?

J’ai récemment découvert Alice Coltrane, et j’ai trouvé ça fantastique. Auparavant, je la rangeais simplement dans la catégorie “femme de…” mais je me trompais.

Qui rêves-tu de convier à jouer avec le BJO et pourquoi ?

J’adorerais entendre Bill Frisell dans le contexte du BJO. Il est sans cesse à la recherche de nouveaux sons, de combinaisons inédites… Avec les bons arrangements, quel feu d’artifice ce serait !

Comment vis-tu, comme musicien, cette période particulière du Covid 19 ?

Les moments que nous traversons actuellement sont vraiment particuliers, mais pas si rares que cela, si on considère l’histoire de l’humanité. Cela fait déjà un certain temps que j’ai compris que l’espèce humaine est nettement moins en contrôle qu’elle ne le croit. Et donc, je suis le courant et je m’adapte. Par exemple, cette inactivité forcée donne le temps d’étudier et de travailler, pour autant qu’on ait la santé. Ça fait pas mal de temps que je n’avais plus eu 4 ou 5 heures devant moi pour pratiquer mon instrument. J’espère que vous pourrez en voir le résultat dans les mois qui viennent…